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LA FIN DU CHAUFFAGE GAZ ?

Lors de la conférence de Presse qui s’est tenue le mardi 24 novembre dernier, nos Ministres de la Transition écologique Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon ont apporté des précisions quant à la nouvelle réglementation environnementale 2020. L’enjeu, les objectifs et la dates clés, elles nous proposent surtout une méthode pour atteindre les ambitions fortes de décarbonation des bâtiments.

« La réglementation environnementale 2020 va nous permettre d’accélérer la décarbonation du secteur du bâtiment en agissant sur la phase de construction qui, pour un bâtiment neuf performant, représente entre 60 % et 90 % de son impact carbone total. D’ici 2030, la réglementation fera baisser cet impact de plus de 30 %. Nous assurerons également que les bâtiments de demain consommeront encore moins d’énergie et une énergie décarbonée. Enfin, grâce à la RE2020, ces bâtiments seront mieux adaptés aux futures canicules. Activer tous les leviers disponibles de décarbonation : c’est ainsi que nous mènerons la transition écologique du secteur. » Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique.

« Le quart du parc de logements de la France de 2050 n’est pas encore construit. Ces futures constructions neuves se doivent d’être à la fois durables pour notre planète et de qualité pour leurs occupants, de demain et d’après-demain. À travers la réglementation environnementale 2020, c’est donc une grande transformation qui s’engage, progressive et déterminée, pour toute la filière constructive. Depuis plusieurs années, et notamment à travers le label E+C-, les acteurs ont pu expérimenter, échanger, concerter. Désormais, il s’agit de changer d’échelle pour le bâtiment bas-carbone et en particulier pour la construction bois et les matériaux biosourcés. Je ne doute pas que la mobilisation de toute la chaîne, des industriels, concepteurs, promoteurs, compagnons et artisans sera à la hauteur. » Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée auprès de la Ministre de la Transition écologique chargée du Logement.

Un peu d’histoire

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Les objectifs de la RE2020

Les 3 objectifs de la RE2020 :

  • Décarbonation de l’énergie ;
  • Réduire l’impact carbone de la construction des bâtiments ;
  • Garantir la fraicheur en cas de forte chaleur.

Objectif n°1 : Réduire la consommation énergétique des bâtiments et utiliser des énergies décarbonées

  • Réduire de 30 % les besoins (Besoins bioclimatiques Bbio avec apparition du Bbio froid) en travaillant davantage sur l’enveloppe, l’orientation et la conception du bâtiment
  • Sortir des énergies fossiles dès 2024 en fixant un seuil maximal d’émissions de gaz à effet de serre des consommations énergétiques.
  • Dans le logement individuel, dès l’entrée en vigueur de la nouvelle RE020, le seul sera limité à 4kgC02/m²/an, excluant des systèmes exclusifs au gaz.
  • Dans le collectif et le tertiaire, transition progressive entre 2021 et 2024 pour atteindre 6kgCO2/m²/an, excluant des systèmes exclusifs au gaz.
  • Systématiser le recours à la chaleur renouvelable et empêcher le recours aux radiateurs électriques.

Objectif n°2 : Ménager une transition progressive vers des constructions bas-carbone, développer l’utilisation du bois et des matériaux biosourcés

  • Faire adhérer l’ensemble de la filière à la méthode de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) entre 2021 et 2024 :
  • Optimiser les caractéristiques environnementales de la part des concepteurs et des maîtres d’ouvrage ;
  • Optimiser les caractéristiques environnementales de la part des fournisseurs et fabricants (traçabilité, FDES).
  • Réduire de 30% en 2030 les émissions par rapport à 2013
  • Réduire l’impact carbone du bâtiment sur l’ensemble du cycle de vie jusqu’à sa déconstruction : Calcul de l’analyse de cycle de vie (FDES) ;
  • Utiliser des matériaux à faible impact tels que le bois et les matériaux biosourcés ;
  • Développer des solutions et matériaux bas-carbone ;
  • Valoriser le stockage temporaire du carbone : via la capacité des matériaux tels que le bois à stocker le carbone avant de le réémettre en fin de vie et « gagner des points » à court et moyen terme. Calcul de l’analyse de cycle de vie dynamique.

Objectif n° 3 : se prémunir des effets désagréables des canicules

  • Améliorer considérablement le confort d’été pour pallier les épisodes caniculaires qui s’intensifient en fixant un indicateur qui s’exprimera en Degré.Heure (DH).
  • Sur la base d’un scénario météo similaire à la canicule de 2003, la RE2020 fixera un seuil haut maximal de 1250 DH* (Cette valeur correspond à une période de 25 jours durant laquelle le logement serait de 30°C le jour (+2°C par rapport à 28°C) et 28°C la nuit (+2°C par rapport à 26°C) et un seuil bas de 350 DH à partir duquel des pénalités s’appliqueront.

* Il s’agit du nombre d’heures dans l’année durant lesquelles le bâtiment dépasserait le seuil de 28°C le jour (26°C la nuit), multiplié par la différence entre la température simulée et l’écart avec la limite de 28°C (resp. 26°C). Par exemple, pour simplifier, s’il fait 20°C toute l’année dans un logement, excepté pendant 10 jours et 10 nuits durant lesquels la température grimpe à 30°C en continu, l’indicateur du confort d’été sera de 720 DH ( 2°C x 12h x 10 jours + 4°C x 12h x 10 nuits).

Une transition à coûts maîtrisés ?

De manière générale, rendre la réglementation de la construction plus exigeante peut induire des surcoûts pour le secteur du bâtiment, répercutés le long de la chaîne, jusqu’au prix du logement lui-même. À titre de comparaison, les surcoûts anticipés lors de l’élaboration de la RT2012 étaient de 10% à 15% des coûts de construction, mais le Commissariat général au développement durable a estimé a posteriori que ceux-ci ne s’étaient que faiblement matérialisés et avaient été rapidement absorbés par les effets d’apprentissage. La longue expérimentation du label BBC avait en effet aidé à préparer l’adaptation du secteur. Les surcoûts anticipés pour la RE2020 tels qu’estimés sur la base des exigences de l’horizon 2030 ne dépassent pas 10% du coût de construction actuel, que ce soit pour des maisons individuelles ou des logements collectifs. Surtout, les exigences étant d’application progressive dans le temps, les surcoûts immédiats (liés aux exigences prévues à l’entrée en vigueur) sont bien plus faibles (de l’ordre de 3 à 4% des coûts de construction) et les phénomènes d’apprentissage pourront jouer à plein d’ici 2030. Enfin, ces surcoûts sont à mettre en regard des gains socio-économiques obtenus sur la durée de vie des bâtiments : baisse de facture énergétique, émissions de carbone évitées, création d’emplois locaux, etc.

Pour conclure

La RE2020 est plus que jamais une réalité, qui s’installe progressivement pour permettre à l’ensemble de la filière puissent préparer, anticiper, s’adapter et se former à cette révolution.

Pour favoriser cette mobilisation et activer la capacité d’anticipation de l’ensemble de la chaîne, le Gouvernement prévoit également de créer un label d’Etat, avec pour principal objectif de Valoriser et récompenser les bâtiments qui atteindront les exigences des étapes suivantes de la RE2020.

Les principales parties prenantes ainsi que les porteurs des labels déjà existants (Alliance HQE, BBCA, Effinergie, etc.) sont réunis autour du Plan Bâtiment Durable afin de finaliser ce label. La publication de la première mouture est prévue pour le second semestre 2021.

Références :

Conférence de Presse : https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/DP_RE2020.pdf

Loi énergie-Climat : https://www.ecologie.gouv.fr/loi-energie-climat

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